Dessiner les rouages de la justice:

Accès à la justice dans un Commissariat de Protection des Femmes

Résumé

Cet article se concentre sur l’analyse des mécanismes qui se manifestent à travers les pratiques et discours utilisés par les institutions du système judiciaire et leurs acteurs dans l’application des droits sociaux et des politiques publiques. Nous situons le débat dans une perspective de genre, en questionnant les représentations et demandes des femmes qui atteignent ce système de contrôle, en mettant l’accent sur les activités menées dans un Commissariat de Protection des Femmes (CPF). Nous avons choisi comme cadre spatial la salle d’attente afin de concevoir le CPF comme un dispositif juridique pénal qui opère pour délimiter les espaces, les formes de langage et les actions des personnes qui le sollicitent, construisant des subjectivités, déplaçant des discours et repositionnant des identités. La méthodologie empirique-inductive d'approche qualitative a été utilisée, basée sur une recherche de terrain dans un Commissariat de Protection des Femmes, avec des observations ethnographiques notées sur le terrain, alignées sur la cartographie deleuzienne, utilisant également des images et illustrations. Enfin, nous partons du postulat que la possibilité de tels déplacements discursifs montre que le droit n'est pas un dispositif fermé, mais ouvert à des repositionnements et à la reconstruction d'identités, créant des subjectivités et des positions pour le sujet, tout en délimitant les espaces, formes de langage et réponses aux personnes qui sollicitent le système juridique.